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Principales causes des erreurs de frappe

Par castor    |   Mercredi le 8 mars 2023

Les explications qui suivent couvrent seulement les trois causes principales qui causent des erreurs de frappe.

Soit celles qui se produisent lors de l’alimentation en flan provenant du tube d’alimentation, un mauvais fonctionnement du bras d’alimentation dans la chambre de frappe ainsi que le dysfonctionnement de la virole lors de la frappe des pièces de monnaie.

Ce sont des erreurs occasionnelles qui sont très intéressante à avoir dans nos collections. Et pour bien comprendre comment chacune d’elle se produit, nous verrons quinze erreurs provenant de ces causes avec des explications.

Avant de commencer les explications des erreurs de frappe voyons ces trois composantes principales pour une meilleure compréhension de la suite.

Alimentation en flans

Au dessus de ce tube il y a un gros bac rempli de flans vierges qui remplit continuellement le tube en flan jusqu’à environ 600 par minute. (À l'usine de Pessac, la Monnaie de Paris frappe 850 pièces par minute et par machine).

Il y a un vibrateur connecté directement au tube pour empêcher que les grains de métal coincent un flan entre la paroi du tube et un flan. Car malgré toutes les précautions prisent il y a toujours des grains de métal au travers des flans dans les bacs d’entreposage.

Il arrive à l’occasion lors de la manutention et L’entreposage qu’un flan d’un diamètre plus grand, prévu pour d’autres dénominations, se retrouve dans le mauvais bac et bouche l’entrée du tube. C’est l’une des raisons, parmi d’autres, qui génère des coins entrechoqués car la frappe elle continue jusqu’à ce que l’on arrête l’équipement.

Le bras d’alimentation et son doigt

Comme tous les bras il y a des doigts au bout de la main de ce bras. Celle-ci est très sollicitée et en subit des fois les conséquences comme on peut le voir sur les photos qui suivent où ils se sont faits pincer.

La virole

Tout comme les coins d'avers (enclume) et de revers (marteau), la virole est le troisième coin de ce groupe qui forme un tout. C'est un coin dont on ne parle pas souvent, mais qui joue un rôle très important lors de la frappe, car il permet d'obtenir une pièce de bon diamètre et de belle qualité.

La virole reçoit la pression de façon horizontale et c'est là sa force, même si elle est mince.

De façon verticale, elle ne reçoit aucune pression due à la frappe de façon directe, mais un peu de façon indirecte.

Le rôle de sa suspension sur ressort

Lorsqu'un flan ne tombe pas complètement dans la chambre et qu'une partie reste sur le rebord de la virole comme l’on va voir dans les explications qui vont suivre, il n'y aura pas de dommages à l'équipement.

Celle-ci va suivre le mouvement de la frappe vers le bas et reprendre sa position initiale du au fait qu’elle repose sur des ressorts.

Cannelures ou écritures sur la virole

Lorsqu'il s'agit de cannelures il n’y a pas de problème d’éjection de la pièce frappée. Celles-ci étant verticales sur la pièce, elle sort aussi de cette façon. La virole est d'une seule pièce dans ce cas-ci.

Pour les pièces dont le contour est rond, la virole l'est aussi. Pour celles dont le contour a des plats (ex: 1 cent 1982/1996 - 5 cents 1942/1962), la virole est fabriquée de la même façon soit avec des plats. Lors de la frappe, le métal va se mouler dans les plats de la virole.

Certaines pièces américaines ont de l'écriture sur la tranche. Ces écritures sont gravées dans la virole et sont moulées sur la pièce lors de la frappe.

Pour ces pièces, la virole est fabriquée en trois morceaux. Celle-ci joue le même rôle qu'expliqué précédemment. À la différence que les inscriptions qui sont convexes sur la virole, deviennent concaves sur la pièce, après la frappe.

Comme le coin du bas (enclume) ne pourrait pas éjecter la pièce vers le haut, celle-ci étant prisonnière de la virole, cette dernière se rétracte en trois parties, à chaque frappe, pour permettre l'éjection de la pièce.

À titre d’information le deux dollars canadien a des motifs et écritures sur la tranche depuis 2012. À la monnaie Royale Canadienne c’est une autre procédure pour l’impression sur la tranche.

Ceux-ci sont enfoncés sur un autre équipement semblable à celle sur cette photo et montage qui devient le quatrième coin.

Avant de passer à la revue des quinze erreurs de frappe, voici un montage en point gif qui donne un aperçu du fonctionnement de ce que l’on vient de voir des composantes de cette chambre de frappe.

Vitesse lente

Vitesse rapide

Voici la liste des quinze erreurs de frappe qui sont présentées

Après avoir vu la première partie qui est principales causes des erreurs de frappe il faut aussi bien apprendre à bien identifier d’autres sortes de doublures qui surviennent lors de la frappe.

C’est ce que nous verrons avec plusieurs exemples dans la partie « Quoi et ou regarder »

Coin bouchon

Un coin bouchon apparaît lorsqu'une pièce fraîchement frappée reste collée par succion au coin revers le plus souvent et occasionnellement sur le coin avers.

La plupart du temps, cette pièce collée retombera rapidement, mais lorsque la pièce demeure collée au coin, elle servira de faux coin et frappera un ou plusieurs flans consécutifs. Frappe après frappe, le faux coin se moulera autour du coin marteau et, graduellement, les motifs se détérioreront de ce faux coin laisseront une empreinte de plus en plus floue.

À terme, le faux coin tombera par lui-même ou sera retiré par un employé de l'atelier de monnaie.

Effet miroir complet

Toutes ces pièces ont été frappées par un coin bouchon.

Frappe hors de la virole

Il arrive qu'un flan ne tombe pas complètement dans la chambre de frappe et reste, en partie, appuyé sur la virole (mal centré). Lorsque cela survient, ce flan est partiellement frappé. La virole, par la pression de la frappe, va suivre le mouvement vers le bas et remonter par la suite sans que la pièce ne soit repliée, puis elle sera éjectée normalement.

Calcul du % manquant = (Mesure "A") ÷ (Diamètre de la pièce) = Étendue du défaut en %

Virole partielle horizontale

Ceci survient lorsque la virole, pour un problème quelconque : saleté, mécanisme de suspension de la virole ou celle-ci prise en partie avec le corps du coin du bas (enclume), n'a pu remonter à sa place originale. Elle est restée plus base et lorsque le flan est tombé dans la chambre de frappe, il n'y avait que la partie du bas de celui-ci qui était en appuie avec la virole.

Ce genre de pièce est connu sous le nom de virole partielle (Partial Collar - Railroad Rim) dû à sa forme de roue de wagon de chemin de fer.

Le dix cent 1963 sur le montage ici-haut montre une pièce qui a été frappée avec une partie non appuyée sur la virole. Les cannelures présentes ici, donnent une meilleure vision du résultat d'une virole partielle. Côté avers, le diamètre est à sa grandeur normale, contrairement au côté revers qui n'avait pas d'appui, donc plus grand.

En voici plusieurs exemples.

Virole partielle à angle

Ce sont les mêmes explications que pour l’erreur précédente à l’exception que pour celle-ci la virole est restée coincée avec un angle.

Empreinte de flan

Ce que l'on voit ici est le résultat de deux flans frappés l'un au dessus de l'autre. Un est sur l'enclume ceinturé par la virole, pendant que l'autre est par dessus, avec une partie sur la virole et l'autre sur le flan du dessous.

Lors de la frappe, le flan du dessus va littéralement être enfoncé dans celui du dessous. Il va y laisser une empreinte sans motif.

Celle du dessus n'aura aucun motif côté avers, si ce n'est que l'empreinte laissée par le flan du dessous lors de la frappe. Côté revers, une partie du motif du coin sera présente et l'autre partie sera vierge de motifs.

Coin entrechoqué

Lors de la frappe des pièces de monnaie, la presse est alimentée de façon à frapper rapidement les flans. Il arrive parfois pour différentes raisons, qu'un flan n'est pas acheminé vers la presse. Lorsque cela survient lors du mouvement de frappe, les deux coins entrent en contact l'un avec l'autre puisqu'aucun flan n'est présent sur le coin enclume. Le résultat de ce contact est un échange du contour des motifs d'un coin sur l'autre coin ou sur les deux coins. Lorsque les prochains flans seront frappés avec ces coins endommagés, les parties du motif reproduites sur le ou les deux coins seront visibles sur la pièce frappée.

Double frappe

Cette pièce n'a pas été éjectée correctement et a reçu une deuxième frappe. Après qu'une pièce est frappée, le coin inférieur (enclume) se soulève, et celle-ci est éjectée par le bout du bras d'alimentation.

Dans la majorité des cas de cette erreur, la pièce frappée reste collée par la succion au coin supérieur (marteau). Pendant ce même mouvement, le bras d'alimentation fait sa course aller-retour et un nouveau flan est tombé dans la chambre de frappe. Puis, la pièce qui est restée collée est retombée en chevauchement sur le nouveau flan et la virole après le retour du bras d'alimentation.

Avec comme résultat pour la pièce du dessus qui a reçu une deuxième frappe, du côté revers les motifs sont très visibles et la pièce a une déformation vers l'extérieur. Pour la partie avers de cette deuxième pièce et au même endroit, dû à la pression de la frappe les motifs sont devenus flous.

La partie avers a laissé son empreinte dans la pièce du dessous, de façon floue, tout en y laissant aussi une marque concave. Donc, comme résultat final, on a deux pièces avec erreurs :

• Celle du dessus : Double frappe, mal centrée
• Celle du dessous : Effet miroir partiel

Double frappe dans la virole

Pour expliquer ce défaut et celui qui suit seule, une partie de la chambre de frappe va servir, soit le secteur de la virole.

Ce défaut est une double frappe mais contrairement au précédent, la pièce est bien ceinturée par la virole.

1. La pièce frappée reste collée après le coin marteau.
2. La pièce retombe bien centrée dans la virole en faisant une rotation horizontale sur elle-même. Tout ceci avant que le bras d’alimentation soit rendu vis-à-vis. Comme cette pièce frappée était déjà rendue sur le coin enclume, le nouveau flan n’a pu tomber sur le coin enclume.
3. Elle est refrappée et éjectée.

Double frappe pièce retournée

1. La pièce frappée reste collée après le coin marteau.
2. La pièce retombe en se retournant sur elle-même et bien centrée dans la virole. Tout ceci avant que le bras d’alimentation soit rendu vis-à-vis. Comme cette pièce frappée était déjà rendue sur le coin enclume, le nouveau flan n’a pu tomber sur le coin enclume.
3. Elle est refrappé et éjectée

Double frappe hors de la virole

Il est très important de comprendre la différence visible sur une pièce frappée avec la double frappe où il y a déjà un flan sur le coin enclume d’avec la double frappe hors de la virole où il n’a pas de flan sur la virole.

La double frappe va produire une empreinte visible de ses motifs lors de la deuxième frappe sur le flan qui est en dessous. Et ses motifs vont devenir comme flous ou écrasé. La pièce du dessous devient une pièce avec un effet miroir partiel.

Voici l’apparence du côté ou est le flan sur le coin enclume et celui frappé par le coin.

La double frappe hors de la virole où il n’y a aucun flan sur le coin enclume va être frappé également sur les deux côtés et les motifs des deux coins seront bien apparent.

Voici leur apparence telle que l’on peut le voir après la frappe.

Effet miroir partiel

Famille des "Doublage mécanique (Mechanical Doubling)"

Les défauts qui suivent sont regroupés sous le nom de "Doublage mécanique", quoique chacun a son nom pour mieux l'identifier.

Il existe plusieurs noms à ce défaut : Doublage mécanique (Mechanical doubling), doublage de machine (Machine doubling), Coin décalé (Die shift), Doublage d'éjection (Ejection doubling), Broutage du coin, (Die chatter).

Ces défauts surviennent lorsque la frappe est terminée et que le coin avers (marteau) se retire, ainsi que lors de l'éjection de la pièce frappée.

Coin décalé (Die Shift)

Ce genre de doublure est assez fréquente sur les pièces de monnaies, tous pays confondus.

Le plus difficile est souvent d'en faire la différence entre un coin doublé et un coin décalé.

Un des moyens parmi d'autres est de bien regarder si la largeur du dessus d'une lettre ou d'un chiffre est de la même largeur que sa base. On peut aussi comparer avec une autre pièce d'une même année et dénomination et qui n'a pas ce défaut.

Lorsque l'un des coins est lousse, il subit une torsion de façon horizontale à la fin de la frappe. Lorsqu'il part en remontant, le coin en relâchant cette torsion, tasse le métal de côté et vers le haut.

Si vous voulez ressentir cet effet de torsion, essayez ceci.

Joignez les deux mains, appliquez de la pression, tassez légèrement une des deux mains et relâchez la pression. C'est cet effet qui se produit.

Le coin en se retirant laisse des marques que l’on voit (photos à 200X).

Doublure de vibration (Bouncing Die)

Ces doublures proviennent du rebond du coin, produites par des vibrations qui proviennent de la presse et qu'il y a un coin lousse.

Elles se produisent dans la fraction de seconde après que la frappe soit terminée et que le coin revers commence à se retirer.

C'est pourquoi il y a comme des marches d'escaliers sur le côté des motifs qui en sont atteints. Le nombre de ces marques est variable.

Doublage d'éjection (Ejection Doubling)

Le défaut qui suit est vu moins fréquemment, mais il est important de pouvoir le comprendre lorsque l'on en trouve.

Lorsque la frappe est terminée et que les coins commencent à se retirer, le doigt d'alimentation a de son côté commencé son mouvement pour éjecter la pièce frappée.

Il arrive que la pièce qui vient d'être frappée reste collée après l'un des deux coins. C'est alors que dans sa course le doigt d'alimentation va pousser la pièce frappée pour l'éjecter.

Comme elle est collée, ce dernier va pratiquement l'arracher en la poussant et c'est ce que l'on peut observer en regardant ce genre de doublure.

La doublure est en pente, on y voit souvent des lignes de déchirure du métal sur le côté du ou des motifs et pratiquement toujours du métal qui est remonté sur le dessus du ou des motifs.

S'il y a du métal qui dépasse le dessus d'un motif, il provient de ce phénomène.

D'autres sortes de doublures

Les explications qui suivent n'ont pas de relation avec les doublages mécaniques.

Quoi et ou regarder

Il y a tellement de sortes de doublures sur les pièces de monnaie que ce n'est pas toujours évident à première vue.

Avec une loupe de grosseur 10X, la majorité de ces doublures et avec un peu de pratique, peuvent assez rapidement être identifiées.

Voilà une bonne question et ce qui suit devrait vous donner de bonnes indications où et quoi regarder pour en faire la différence d’avec les doublages mécaniques.

Coin doublé (Doubled Die)

Les principales explications sont sur ce montage.

Coin détérioré (Die Deterioration Doubling)

Les coins sont des pièces de métal et comme tous les métaux à l'usage, il en résulte de l'usure.

Sur la frappe des pièces de monnaies, les endroits les plus vulnérables à l'usure sur un coin sont ceux où le frottement du métal sur sa surface est le plus sollicité, soit sur la bordure des motifs et la bordure intérieure du listel.

C'est pourquoi on voit souvent des doublures à ces endroits. Et ces doublures sont rugueuses.

Doublure d'abrasion (Die Abrasion Doubling)

Ces doublures sont le résultat du polissage excessif d'un coin de travail. Ceci se produit lorsque trop de pression est appliqué près des motifs sur le coin lors d'un polissage et dans un endroit ciblé sur celui-ci, pour en faire disparaître une ou des imperfections.

La doublure qui en résulte et que l'on ne voit pas souvent est comme une auréole de doublure, mais sur le champ de la pièce.

Comme mise en garde, la communauté numismatique est divisée en deux opinions différentes pour comment apparaît ce défaut. Soit comme ici-haut et une autre que c'est une usure du coin. Quoique qu'il en soit, l'important est de savoir que ce genre de doublure existe.

Merci pour votre lecture