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La création d'un billet de banque moderne

Par Banque du Canada    |   Mercredi le 6 décembre 2006

La Banque du Canada est le seul organisme habilité à émettre des billets de banque au pays. À ce titre, elle chapeaute toutes les étapes de l’élaboration d’une série de billets, soit la recherche, la conception et la production. La forme que prendront les nouveaux billets et le matériau dont ils seront faits doivent être approuvés par le ministre des Finances

La Banque effectue ses travaux de recherche en collaboration avec des partenaires externes, notamment les sociétés d’impression de billets de banque, le Conseil national de recherches et la Gendarmerie royale du Canada, ainsi que d’autres banques centrales et des membres de l’industrie internationale des documents de sécurité. La Banque se tient au courant des plus récentes innovations en matière d’impression de produits fiduciaires et d’éléments de sécurité, et détermine si ces avancées pourraient être utilisées dans la fabrication des billets canadiens. C’est au stade de la recherche que la Banque décide des thèmes et de l’aspect général de la future série.

La conception comporte plusieurs étapes. Le concepteur commence par réaliser des ébauches des nouveaux billets et les présente sous forme de modèles conceptuels. La Banque en choisit un, qu’elle soumet à l’approbation du ministre des Finances.

Une fois la conception terminée, on enclenche le processus de production. Dans un premier temps, l’une des deux sociétés canadiennes d’impression de produits fiduciaires auxquelles la Banque fait appel fabrique un ensemble de plaques d’impression initiales, qui sont ensuite mises à l’essai sur de petites presses. Lorsque la Banque est satisfaite de la qualité d’impression, de grandes plaques sont préparées en vue de la réalisation des feuilles de billets. Chaque plaque sert à imprimer une partie du dessin définitif, et il faut généralement jusqu’à neuf plaques pour produire un billet. Plusieurs techniques d’impression entrent en jeu, dont la taille-douce, la lithographie, la typographie et la sérigraphie.

L’impression en taille-douce consiste à faire apparaître une image à partir d’un dessin buriné ou gravé en creux sur une plaque de métal. On dépose une encre épaisse sur la plaque, que l’on essuie ensuite pour ne laisser de l’encre que dans les lignes creusées et les rainures. Une feuille de papier est pressée fermement contre la plaque afin que l’encre restée dans les rainures se transfère à la surface du papier, ce qui crée l’impression en relief propre aux billets de banque. Depuis le XVIIIe siècle, on a recours à cette technique pour les portraits, le lettrage et les motifs figurant sur les billets, car aucun autre procédé d’impression ne peut reproduire l’effet de relief obtenu avec la taille-douce. Tous les billets émis par la Banque du Canada depuis 1935 possèdent des éléments imprimés en taille-douce.

Une seule gravure à la main demande parfois plusieurs mois de travail, qui peuvent être anéantis par un simple glissement de l’outil à graver. Comme les billets de banque sont imprimés au rythme de 8 000 à 10 000 feuilles à l’heure, les lignes et les points gravés doivent être bien définis, et la profondeur et l’orientation de chaque ligne soigneusement pensées pour créer des caractéristiques de sécurité de qualité. De nouvelles techniques de gravure à la machine ou au laser sur une échelle extrêmement petite, qui simulent la gravure à la main, commencent à être utilisées. Celles-ci exigent également une très grande habileté, mais font appel à une souris d’ordinateur au lieu d’un burin fin. On a eu recours à ces techniques lors de la production du billet de 50 dollars de la série L’épopée canadienne.

Une fois gravée, la matrice est reproduite par électrodéposition, un procédé complexe comportant de nombreuses étapes qui permet de réaliser une grande plaque d’impression sur laquelle chaque élément de la matrice est recréé 45 fois dans ses moindres détails.

La lithographie est la technique employée pour appliquer les couleurs et les tons des dessins multicolores ornant le recto et le verso des billets de banque. Jusqu’à huit plaques offset sont requises pour l’impression de chaque coupure. Ces plaques sont fabriquées suivant un processus d’exposition lumineuse et contiennent habituellement des ensembles de lignes très fines ou des caractères extrêmement petits (micro-caractères), dont certains sont presque impossibles à reproduire avec un photocopieur ou une imprimante à jet d’encre. Au cours de l’impression, les plaques offset transfèrent l’encre sur un blanchet qui, à son tour, la transpose au papier. La couche d’encre utilisée pour les couleurs d’arrièreplan est très mince, mais prend au moins trois jours à sécher complètement. La technique de la lithographie sert aussi à apposer les signatures sur les billets de la série L’épopée canadienne. Pour les séries précédentes, on avait employé la typographie ou l’impression en taille-douce.

C’est au moyen de la typographie, un procédé d’impression à l’aide de rouleaux, que l’on ajoute les codes à barres et les numéros desériesur les billets.

Si certains éléments de sécurité sont intégrés aux billets après la phase d’impression, d’autres sont déjà contenus dans le papier ou y sont ajoutés avant que celle-ci ne débute. Par exemple, le fil de sécurité à couleur changeante et les portraits en filigrane des billets de la série L’épopée canadienne sont incorporés dans le papier, alors que la bande holographique est appliquée sur le papier fini avant l’impression. Des fibres peuvent également être mélangées à la pâte à papier; certaines se voient à l’œil nu tandis que d’autres ne sont visibles que sous une source de lumière ultraviolette.

On examine soigneusement les grandes feuilles de billets imprimés à la recherche d’imperfections. L’inspection des billets pendant et après l’impression est un processus qui nécessite une main-d’œuvre importante ainsi que l’utilisation intensive de machines et d’instruments. Elle a pour objet d’éviter que des billets défectueux n’entrent en circulation. Les feuilles montrant des imperfections sont comptées, numérotées, emballées, puis détruites. Les feuilles de billets de bonne qualité sont insérées dans des appareils qui effectuent la coupe des billets individuels, leur mise en liasses et leur emballage. Les billets sont ensuite expédiés à la Banque du Canada, qui veille à leur distribution aux institutions financières.

Cet article représente une partie de la publication nommée L'oeuvre artistique dans les billets de banque canadiens de la Banque du Canada

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