Ils étaient tous


Voici:
Notre vie de collectionneurs
Par un après-midi pluvieux, nous décidâmes de ranger nos amas de kopecks et d'anciens florins qui ne cessaient de s'entasser. Avec le temps, cela devait valoir au moins quatre-vingt-un sextillions de bahts thaïlandais ou bien quelques francs suisses, tout juste assez pour nous payer trois places et demie pour des concerti scandinaves. Apparemment, tout ce capharnaüm n'aurait pas existé si nos ancêtres avaient économisé leurs oeils-de-crapaud, mais non, ils avaient préféré acheter moult monnaies-du-pape pour leur jardin. Quelle fut notre déception au moment où nous retrouvâmes notre pièce de deux pence parmi tous ces leva balkaniques: il aurait fallu qu'elle eût été en fleur de coin pour que nous ne la sur-payassions pas. Pour pouvoir respirer un peu, nous dûmes nous débarrasser de tous nos ngultrums, de deux vieux kwachas et de quatre guaraníes. Sera-ce la fin de notre collection?