Il ne s'agit pas des éléments de sécurité gravés, qui eux sont bien visibles, mais bien d'une "image numérique" enregistrée pour CHAQUE pièce produite.
Cette technologie est appelée "
activation numérique non destructive" ("
digital non-destructive activation"), et est appliquée aux pièces de circulation de plus haute valeur, soit les nouveaux 1$ et 2$, ainsi que sur certains (sinon tous?) produits numismatiques.
La MRC a écrit :"
Dans le but de rendre encore plus sûres les pièces de circulation canadiennes ayant une valeur élevée, la Monnaie a mis au point des éléments anti-contrefaçon cachés et visibles pour ses pièces de circulation de 1 $ et de 2 $ de nouvelle génération. Ces caractéristiques incluent la microgravure au laser au revers (côté pile) des deux pièces et l'activation numérique non destructive (ANN) – une technologie qui balaie en surface la microstructure de chaque pièce pour créer une « empreinte » pouvant être validée auprès d’une base de données comprenant toutes les pièces de 1 $ et de 2 $ produites par la Monnaie depuis 2012. Le revers de la pièce de circulation de 2 $ présente également une image virtuelle changeante ainsi qu'un lettrage sur tranche."
source:
http://www.mint.ca/store/news/news-1920 ... obwiuKzuVo
Cette signature numérique unique pour chaque pièce est appelée "signature hexadécimale" et consiste, si j'ai bien compris, à enregistrer les particularités morphologiques d'une zone précise sur chaque pièce, et ce pour chaque côté de la pièce.
En étudiant le monde des erreurs et variétés, nous arrivons parfois à dresser une certaines chronologie des événements, par exemple en trouvant 3 pièces avec le même fendillement, mais à des stades différents.
Ou encore, comme le fait si bien castor ces temps-ci avec le 2$ HMS Shannon, on peut arriver à dénombrer un certain nombre de coins différents en observant certains marqueurs.
Imaginez maintenant ce même genre de "signature", mais à l'échelle microscopique, avec infiniment plus de variables, de critères, et vous avez une petite idée de ce que peut être la signature d'une pièce.
Et il semble que même l'usure normale d'une pièce ne peut altérer cette signature!
Je vous recommande
fortement le powerpoint que la MRC a présenté à la World Money Fair de Berlin en 2011 sur cette technologie.
Vous le trouverez
ici.
On y apprend entre autres que la MRC a acheté sa 1ère machine en juillet 2011, et que celle-ci pouvait enregistrer 400 pièces/minutes.
Une 2e machine est entrée en fonction en novembre 2011, pouvant elle enregistrer 700 pièces/minute et authentifier 400 pièces/minutes.
4 autres machines devaient entrer en fonction autour d'avril 2012.
Dans son rapport annuel 2012...
La MRC a écrit :"En avril, de nouvelles pièces de un et de deux dollars sont entrées en circulation. Elles comportent des éléments de sécurité de pointe et sont fabriquées selon le procédé de placage multicouche sur acier, exclusif à la Monnaie. Malgré ces changements qui les rendent plus sûres que jamais, elles gardent les motifs de huard et d’ours polaire et l’aspect physique auxquels sont habitués des millions de consommateurs et d’entreprises.
Des éléments nouveaux, visibles, renforcent la sécurité et l’intégrité du système monétaire canadien. Le revers (ou côté pile) porte des microgravures au laser; la pièce de deux dollars porte aussi une image virtuelle et du lettrage sur tranche. Une technique perfectionnée de « mappage» capte la morphologie de surface unique à chaque exemplaire et décourage la contrefaçon. Comme la Monnaie fixe précisément l’épaisseur de chaque couche de métal plaqué, il est aussi plus facile de mettre au point les empreintes électromagnétiques des pièces, qui ont pu ainsi être facilement intégrées au système actuel. Voilà qui rend les pièces plaquées plus sûres que celles de même dimension en alliage massif."
(page 37)
La MRC a écrit :"On a travaillé à améliorer le rendement et la durabilité des pièces, à tester des matériaux différents pour réduire les frais de fabrication, à parfaire la sécurité des pièces de haute valeur nominale et à dégager un avantage concurrentiel par des projets comme l’étude de propriétés résistantes
au ternissement et de matériaux composites plus durables. Les pièces canadiennes de un et de deux dollars de deuxième génération lancées en avril 2012 présentent des caractéristiques quiont exigé des années de recherche, dont des éléments de sécurité avancés comme le lettrage sur tranche, l’imagerie virtuelle et une marque au laser, sans parler d’un procédé inédit qui déjoue la contrefaçon en captant la morphologie de surface propre à chaque pièce.
[...]
Le Centre s’est associé avec des fournisseurs de la Monnaie pour différents projets : améliorer la production des coins de frappe avec SECO/WARWICK Group; perfectionner les techniques de coloration avec Teca-Print USA; mettre au point avec Signoptic Technologies SAS le dispositif de sécurité avancé qui « lit » l’empreinte de surface des pièces; développer avec ECONOMA Automation Technology un procédé d’arasage des métaux précieux. "
(page 44)
Enfin, un autre article intéressant sur le sujet:
http://www.coinworld.com/articles/canad ... technology 