Numicanada - Valeur et histoire des pièces de monnaie en or de 1912 à 1914

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Pièces en or de 1912 à 1914 du Canada

La valeur de la pièce de en or du Canada varie en fonction de son état de conservation, de sa rareté, de sa finition, de la valeur marchande de l'or, de l'offre et de la demande ansi que de plusieurs autres facteurs. Les valeurs affichées dans cette section sont basées sur le marché, les tendances, les enchères et les publications reconnues.

Valeur des pièces en or

L'histoire débute il y a plus d'un siècle

Histoire des premières pièces canadiennes en or
Bibliothèque et Archives Canada / PA-013443

L'histoire des premières pièces d'or canadiennes commence au milieu du XIXe siècle, durant une époque marquée par des changements sociaux et technologiques. La transmission radio n'en est qu'à ses premiers balbutiements; les Occidentales luttent pour obtenir le droit de vote, et une foule d'inventions, allant de l'automobile à l'aspirateur, sont sur le point de transformer le quotidien de l'Américain moyen.

Au Canada, le projet d'avoir une monnaie nationale standard prend naissance. En 1853, le Canada se joint au régime de l'étalon-or. La participation à ce régime simplifie les échanges commerciaux, mais nécessite également que le pays possède des réserves d'or suffisantes pour soutenir sa monnaie. C'est donc le nouvel étalon-or qui contribue à populariser l'idée que le Canada puisse frapper des pièces en or depuis un établissement de monnayage situé à l'intérieur de ses frontières.

Parallèlement, le secteur minier canadien réclame des capacités d'affinage nationales, car le fait de devoir souvent vendre l'or aux états-Unis diminue les profits. On propose d'ouvrir un établissement de monnayage en Colombie-Britannique, principale région productrice d'or à cette époque, mais l'idée est ensuite carrément rejetée par le Sénat.

Le projet demeure sans suite jusqu'à la fin des années 1890, période durant laquelle une importante ruée vers l'or dans la région du Klondike, au Yukon, éveille l'intérêt de la population canadienne à l'égard de l'exploitation aurifère et alimente ses rêves de richesse minérale. L'idée romantique selon laquelle des gens de peu de moyens peuvent ramener de gros sacs remplis de pièces d'or, des montagnes de poudre d'or ou une multitude de pépites d'or et soudain devenir riches s'ancre alors dans l'imaginaire collectif, conduisant à une mobilisation populaire en faveur de la création d'un établissement de monnayage national au Canada.

Les débuts de la Monnaie royale canadienne

Histoire des premières pièces canadiennes en or
Archives - Monnaie royale canadienne

Dix ans après que l'idée de créer une Monnaie canadienne ait été soulevée devant le Sénat, le concept est proposé à la Chambre des communes. Ce projet fait l'objet d'une étude sérieuse et, après une longue série de négociations avec les autorités britanniques, l'Acte de la Monnaie d'Ottawa est adopté en 1901. Une succursale de la British Royal Mint est donc établie au Canada et a pour mandat la production d'une monnaie intérieure, de souverains britanniques et de pièces d'or canadiennes.

Bien que la permission de créer une succursale canadienne de la Royal Mint ait été accordée en 1901, ce n'est qu'en 1908 que la succursale d'Ottawa ouvre ses portes sur la promenade Sussex. Le 2 janvier 1908, lors de l'ouverture officielle de la succursale de la Royal Mint, le neuvième gouverneur général du Canada, Albert Henry George Grey, ainsi que son épouse, la comtesse Alice Grey, ont l'honneur de procéder devant un groupe de dirigeants financiers et politiques du Canada à la frappe des premières pièces à être produites au pays, soit une pièce de cinquante cents et une pièce de un cent en bronze. La cérémonie constitue alors une étape importante pour le progrès de la nation canadienne et elle marque le début d'une monnaie nationale standard. Il faut cependant attendre deux ans avant que la succursale d'Ottawa obtienne la permission de frapper des pièces en or ornées de motifs canadiens. Ces pièces, d'une valeur nominale de 5 $ et de 10 $, seront produites entre 1912 et 1914.

La création de la Monnaie est certes motivée par le projet de frappe de pièces d'or canadiennes, mais il faut encore construire une affinerie. Commencée un an plus tard, en 1909, la construction de l'établissement s'achève en janvier 1911. Au moment où l'on prévoit que des pièces d'or pourront être frappées en 1911, la mort du roi édouard VII en 1910 retarde le projet puisqu'on ne s'entend pas sur le motif qui ornera le revers des pièces. Le projet de frappe de pièces d'or est donc mis sur la glace pendant une autre année.

En 1912, année où le célèbre Titanic coule à environ 900 kilomètres des côtes de Terre-Neuve, le gouvernement fédéral commande la production de 8 000 pièces de cinq dollars en or et de 8 000 pièces de dix dollars en or. à la fin de l'été, des pièces d'or d'une valeur totalisant 600 000 $ ont été transmises aux receveurs généraux adjoints dans tout le Canada. La production de pièces d'or se poursuit jusqu'en 1914.

Les premières pièces d'or canadiennes

Histoire des premières pièces canadiennes en or

Ces premières pièces d'or frappées par la Monnaie sont pour ainsi dire canadiennes en tous points, de leur matière première jusqu'à la conception du motif. Elles sont presque entièrement composées d'or canadien provenant en grande partie de la région du Klondike (en 1912) et, à la suite du déplacement de la ressource aurifère vers l'est, de l'Ontario (en 1913 et 1914). C'est la première fois qu'un symbole du Canada apparaît sur une pièce en or. Le motif illustre, de fait, les armoiries – adoptées en 1868 – jusqu'à ce que les armoiries officielles du Canada soient proclamées par le roi George V en 1921. En 1912, les armoiries du Canada sont composées de rameaux d'érable entourant un écu sur lequel figurent les emblèmes héaraldiques des quatre provinces entrées dans la Confédération en 1867, soit l'Ontario, le Québec, la Nouvelle-écosse et le Nouveau-Brunswick. Le motif d'une croix de Saint-Georges et de feuilles d'érable représente l'Ontario; pour le Québec, il s'agit de deux fleurs de lis accompagnées du lion britannique et de feuilles d'érable; pour la Nouvelle-écosse, un saumon est représenté entre des chardons; pour le Nouveau-Brunswick, on a un lion britannique ainsi qu'un bâtiment à voile qui reflète la puissance de la province dans le domaine de la construction navale. La mention «  CANADA » est gravée au-dessus de l'écu, tandis que le millésime «  1912 » ainsi que la valeur nominale «  FIVE DOLLARS » ou «  TEN DOLLARS » apparaissent en dessous. L'avers est à l'effigie du roi George V. Un grènetis souligne le pourtour des deux côtés de la pièce.

Le Canada entre en guerre

Histoire des premières pièces canadiennes en or
Bibliothèque et Archives Canada, Acc. No. 1983-28-782

Bien que le public se montre initialement curieux à l'égard des pièces d'or canadiennes, c'est la survenue d'une série d'événements ayant changé le cours de l'histoire mondiale et captivé la nation qui scelle ultimement le destin des pièces d'or canadiennes.

En 1914, deux ans après la frappe des premières pièces en or, la Première Guerre mondiale éclate. Au cours des années qui suivent, la Monnaie devient une plaque tournante pour l'or de l'Empire britannique, affinant et coulant de l'or pour des pays aussi éloignés que l'Afrique du Sud au nom du gouvernement britannique. L'année même où de nombreux Canadiens remplissent leur feuille d'engagement, la Monnaie prépare la toute dernière série de pièces de circulation en or jamais produite. Les pièces en or sont en effet remplacées par des lingots en 1915.

Alors que le Canada envoie ses forces combattre aux côtés des alliés sur le front Ouest, le gouvernement du Canada resserre le contrôle de ses réserves d'or. La plupart des pièces n'atteignent donc jamais les mains des Canadiens; elles sont plutôt entreposées dans les chambres fortes sécurisées de banques canadiennes, du ministère des Finances et, éventuellement, de la Banque du Canada. Pendant plus de 75 ans, les pièces demeurent dans des sacs en tissu, dans les chambres fortes de la Banque du Canada, s'effaçant des mémoires pour renaître aujourd'hui comme un trésor de l'histoire!

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