Salut,
Ma journée de la fête de la reine Victoria a mal commencé. J'ai craché ma tasse de café en voyant le tweet de Dominique Anglade avec le drapeau des patriotes. Le café que j'avais déjà dans la gorge, je l'ai avalé de travers.
Sérieux, je trouve ça correct. Je vais surement pas me plaindre. J'aurais préféré par contre ne pas voir le logo du parti Libéral. Le tweet aurait dû être à titre personnel et non pas au nom du PLQ. Pour faire ça au nom du parti, faudrait que les membres se prononcent... Je serais curieux de savoir c'est quand que les membres du PLQ ont discuté de la position du parti sur le drapeau patriote depuis 2017. Faut croire que l'avis du chef, c'est l'avis des membres.
Ben pouvez-vous croire qu'après ça, je me suis fait un autre café, et il m'est arrivé à peu près la même chose quand j'ai vu la lettre du Boy Wonder et de Lucius Malfoy sur l'indépendance du Québec et les 40 ans du référendum dans le Journal.
Bon...
Si vous jetez un coup d'oeil au lien en haut/ou image si je l'ai bien insérée, vous allez voir une courbe dite
en cloche. Regardez bien cette courbe car elle représente un paquet de choses.
La première chose qu'on doit voir dans cette courbe, c'est que la "majorité" est au centre de la courbe. Les minorités se retrouvent aux "extrémités" de la courbe.
Prenons un débat vraiment polarisant; l'avortement. D'un côté, il y a des pro-choix, et de l'autre, les pro-vie.
Ce sont les deux extrêmes sur cette courbe.
D'une part, il a fallu des militantes très convaincues pour faire changer les lois pour rendre l'avortement légal ET DONC, pouvant être pratiqué dans des conditions sécuritaires.
D'autre part, il y a des gens qui croient que c'est immoral de mettre fin au développement d'un fœtus.
L'avortement est ce qui permet à des jeunes filles de 12 ans de ne pas porter le fruit d'une relation incestueuse. L'avortement est ce qui permet à une femme battue et violée de ne pas porter l'enfant de son agresseur.
C'est pour ces raisons, et plusieurs autres, que la position de la
majorité est entre les deux extrêmes.
L'avortement était seulement un exemple et je ne veux pas l'avoir évoqué sans donner une piste de solution.
Je sais que plusieurs personnes pro-vie sont croyantes. Si vous croyez réellement en Dieu, vous savez qu'il nous donne un choix; il nous a donné le libre arbitre. C'est le libre arbitre qui donne toute la valeur à nos actions. Si on était obligé de faire le bien, nos actions n'aurait aucune valeur. Votre Dieu veut que vous ayez le choix et il espère que vous allez faire le bon.
C'est pas la loi qu'il faut changer. La solution n'est pas de revenir en arrière et d'interdire les avortements. Ce que les pro-vie peuvent faire, c'est s'assurer que les femmes qui ont recours à l'avortement aient accès à des ressources pour faire un vrai choix, et qu'elles obtiennent de l'aide quand la grossesse est le fruit d'abus.
Au lieu de se battre contre les pro-choix, les pro-vie devraient peut-être se battre pour des programmes de formation, d'emploi et d'éducation pour les femmes qui doivent souvent prendre des décisions difficiles parce qu'elles sont sans ressources et sans soutien. [l'important: comprendre pourquoi on fait les choses]
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Je reviens à la courbe. Quand j'étais jeune, j'avais tendance à avoir un jugement dichotomique; c'est noir ou blanc, une porte est ouverte ou fermée, c'est oui ou non - ya pas de peut-être. J'avais aussi tendance à avoir des positions extrêmes... bref, j'étais un ado normal.
Un jour, j'ai appris de la bouche de mon père que ma grand-mère avait voté NON.
J'étais en Tabarnak contre ma grand-mère. Je pouvais pas croire que ma grand-mère méritait d'avoir son portrait sur un mur entre celui de Hitler et de l'empereur Palpatine.
Quand j'ai annoncé à mon père que j'allais pas rendre visite à ma grand-mère un mois plus tard, il s'est assis avec moi et m'a dit quelque chose que j'ai trouvé vraiment très très épais. Il m'a d'abord dit que je ne devais pas en vouloir à ma grand-mère. Il a voulu rendre son geste normal en énumérant tout le monde qu'on connaissait et qui était fédéraliste (oncles, tantes, ami de la famille). Tous avaient voté Non en 1980.
Ce qu'il m'a dit de vraiment con, c'est que la très vaste majorité du monde est composé de bonnes personnes.
Ça m'a pris des années avant de m'avouer vaincu et d'admettre qu'il avait raison. Comme la courbe.
Imaginez le spectre politique sur cette courbe. La population est toujours au centre de la courbe, c'est juste qu'on y ajoute des catégories/barrières pour diviser la masse. Alors on peut prendre la courbe et y ajouter une ligne en plein centre: pseudo gauche/droite.
Pour parvenir à vous faire accepter l'idée de voir comme un opposant quelqu'un qui est exactement comme vous, il faut utiliser la peur des extrêmes. La clé de la discorde, c'est la peur.
C'est la peur d'un extrême qui permet de tracer une frontière en haut de la courbe. Qu'est-ce qui a fait le plus mal aux conservateurs fédéraux ? Est-ce le programme du parti ou la peur irrationnelle des électeurs quant à des questions comme la loi sur l'avortement ?
L'arc-en-ciel peut être vu comme une courbe entre vous et les autres. La majeure partie des gens s'aiment et aiment les autres. Une minorité ne s'aiment pas et aiment les autres. L'autre minorité s'aiment et n'aiment pas les autres. Et il y a malheureusement pire: ceux qui sont tombés de l'arc-en-ciel et qui ne s'aiment plus et qui n'ont plus confiance dans l'autre.